La première vendange et la première mise en bouteilles faites, se posait un petit problème !!! Quand je dis ‘petit’ c’est pour vous rassurer. Pas si petit que ça le problème. C’est même LE problème principal. C’est bien beau d’essayer de faire le meilleur vin possible mais… après… il faut le vendre !!!
Je n’avais pas l’intention de boire l’intégralité de la production à moi toute seule.
Je ne pouvais pas encore faire venir des clients au Domaine car il y avait encore pas mal de travaux à faire et je ne voulais pas qu’ils voient le lieu tant que cela n’était pas terminé. Je savais, moi, ce que ça allait devenir. Tout était dans ma tête. Mais je ne pouvais pas espérer que d’autres personnes imaginent à quoi le Domaine allait ressembler une fois que j’aurais fait tous les travaux et embellissements que je prévoyais.
Je suis allée à la rencontre des restaurateurs et des cavistes pour leur faire déguster mes vins. J’ai fait de la pub dans différentes revues, ça m’a coûté les yeux de la tête d’ailleurs ces publicités mais aussi et surtout, j’ai fait des salons pour faire connaître mes vins. J’en ai fait énormément les premiers temps, dans toute la France et surtout le plus gros salon des vins qui est à Paris.
Au fil du temps, j’ai eu la satisfaction de voir les clients devenir fidèles. Certains ne venaient sur le salon que pour retrouver mes vins et, dans ces moments là , je suis toujours envahie de joie et de fierté et je leur suis très reconnaissante de leur fidélité…
J’ai eu la chance que mes vins soient sélectionnés par le Guide Hachette des Vins dès la première vraie récolte, en 2008. Tout bien réfléchi, en toute modestie bien sûr, (c’est de l’humour vous l’aurez compris), la chance n’avait certainement rien à voir là -dedans. Le vin a été choisi car il avait été estimé très bon par le jury, très exigeant, du Guide Hachette. Certains domaines attendent des années avant de voir leurs vins sélectionnés. Les miens l’ont été dès le Millésime 2008, l’année de la vendange où j’avais pu faire l’acquisition des pressoirs utilisés pour le raisin des vins rosés et blancs. Je ne les avaient pas pour la première récolte car il n’avait été fait que du vin rouge. Etant donné la faible quantité de raisin, il était impossible, en 2007, de faire plusieurs couleurs…
Je devais, impérativement, faire venir les clients au Domaine. J’ai donc imaginé et tracé les plans du futur caveau de dégustation-vente.
Les travaux ont débuté en hiver 2010, dans un froid sibérien. Le moment n’était certainement pas le plus adapté mais je voulais absolument avoir mon caveau terminé pour le printemps suivant.
La charpente a été faite en bois de châtaignier, sur mesure, par un jeune charpentier du coin. Des poutres énormes pour faire une très belle charpente qui serait le point phare du caveau, ont été posées.
Je voulais faire de ce lieu un endroit convivial et accueillant afin que les visiteurs aient envie de s’y attarder. Suffisamment grand pour qu’il puisse contenir des tables et chaises de bistrot et surtout, un très grand comptoir en zinc. Il a été fabriqué sur place d’après mes croquis.
Nous avions acheté du zinc en rouleau afin de recouvrir le dessus du comptoir mais il n’a pas été facile de lui faire prendre la forme désirée. Le métal avait en mémoire la forme qu’il avait dû conserver trop longtemps en étant enroulé. ll a bien failli gagner (le métal) à force de rebiquer. A tel point que je me suis demandé à un moment si, finalement, un dessus de comptoir en bois ne serait pas préférable (et surtout plus discipliné). Mais je ne voulais pas me laisser décourager par un morceau de métal et nous avons fini par trouver un certain nombre de subterfuges et surtout beaucoup de serre-joints pour le contenir dans la forme que nous désirions.
L’année suivante, une tonnelle à été contruite, dans la prolongation du caveau, afin d’accueillir des groupes de personnes qui pourraient, ainsi, confortablement installés au frais sous la tonnelle, déguster les vins devant les vignes.
Quand je parlais de froid sibérien…
À la semaine prochaine pour la suite de l’aventure.